Le projet de loi « EGALIM » n’est pas à la hauteur des enjeux

  • Mis à jour le mercredi 04 juillet 2018

2 juillet 2018 – Le Gouvernement qui avait pourtant affiché de grandes ambitions aux Etats généraux de l’alimentation a finalement présenté un texte sans ambition dont la droite sénatoriale a encore réduit la portée.

Le texte censé accroitre le revenu des producteurs, ne garantit en rien que la grande distribution acceptera des contrats qu’elle ne jugera pas en sa faveur ni qu’elle ne poursuivra pas sa guerre des prix bas, au besoin en se fournissant ailleurs.

De plus, la droite sénatoriale a notamment supprimé la mise en place d’objectifs clairs pour la réduction du sucre, du sel et du taux de matière grasse dans les aliments transformés ou l’obligation d’affichage de certaines mentions sur les aliments (OGM, mode d’élevage).

Elle a également rejeté nos amendements permettant de renforcer la qualité alimentaire des repas dans la restauration scolaire ou collective (mise en place de plan de progression dans les établissements) ou l’interdiction de la publicité pour les aliments transformés à destination du jeune public. Concernant le glyphosate, nous avions proposé une solution de compromis avec une interdiction en 2021 accompagnée d’une obligation d’étiquetage des produits d’importation traités au glyphosate et d’une interdiction d’importation de tous les produits contenant des substances actives non autorisées au niveau européen.
Néanmoins, nous nous réjouissons de l’adoption du fonds d’indemnisation pour les victimes de produits phytosanitaires, dont nous avions été à l’initiative via une proposition de loi portée par notre collègue Nicole Bonnefoy adoptée au Sénat en février 2018.
Quant à la suppression en commission de l’objectif de 20% de bio dans les cantines, nous avons frôlé la catastrophe. Heureusement, dans un sursaut de bon sens, cet objectif a été rétabli.

Malgré ces quelques avancées, nous avons rejeté un texte profondément décevant sur des sujets pourtant essentiels pour le revenu des agriculteurs et de nos concitoyens.