Grand Paris Express : la Seine-et-Marne est sacrifiée

  • Mis à jour le mercredi 30 mai 2018

22 février 2018

 

Grand Paris Express : la Seine-et-Marne est sacrifiée

Jeudi 22 février, le Premier ministre et la Ministre des Transports ont annoncé des arbitrages sur le calendrier de réalisation du Grand Paris Express. Ces derniers signent l’abandon le plus complet de la Seine-et-Marne.

Alors même que le projet initial n’avait prévu la construction que de 3 gares en Seine-et-Marne, et que les besoins en infrastructures ferroviaires demeurent particulièrement criants dans notre département, les liaisons seine-et-marnaises sont repoussées sans ménagement.

Le bouclage de la ligne 15 et son interconnexion avec la ligne 16 sont ainsi décalés à 2030. L’arrivée de la ligne 16 à Chelles est elle aussi retardée à la même date.

Quant à la ligne 17, sa réalisation jusqu’à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle est annoncée pour 2024 à condition que cela soit « techniquement possible ». A défaut les sites olympiques seront desservis « par un service de navettes » : une situation inacceptable au regard des engagements pris devant les citoyens et le Comité international olympique. L’arrivée de la ligne 17 au Mesnil-Amelot, particulièrement attendue des habitants et des salariés est renvoyée à 2030. Il est à craindre que ce nouveau report signifie surtout un enterrement pur et simple du projet au bénéfice de la ligne Charles de Gaulle Express dont le tarif sera au minimum de 24 euros. Le Gouvernement a peut-être déjà fait son choix en privilégiant la construction d’une ligne pour les hommes et les femmes d’affaires et, laissant les habitants du territoire dans la galère.

Ces projets se situent dans les circonscriptions des députés de La République en Marche. On peut alors légitimement s’interroger sur leur réelle implication dans la défense des intérêts de notre territoire.

Depuis de nombreuses années, les Seine-et-Marnais (ménages et entreprises) paient une taxe spéciale d’équipement destinée à financer le projet du Grand Paris. Ils subissent également nuisances et pollutions du transport et de l’enfouissement des déchets de chantiers. Qu’importe. Le Premier ministre a décidé de sacrifier la Seine-et-Marne sur l’autel de l’austérité budgétaire.

Par ces choix, le Gouvernement illustre son indifférence dans la nécessité de réduire les inégalités de développement entre la petite et la grande couronne. Il favorise puissamment le sentiment de relégation des territoires périphériques. Enfin, il révèle un réel mépris à l’égard des élus qui, depuis de nombreuses années et au-delà des sensibilités, œuvrent pour la réalisation de ces infrastructures absolument indispensables aux Franciliens.